Célébration. Janvier 1989 - Janvier 2009
Texte lu lors d'une brève commémoration les 17 et 18 janvier 2009 à Cheval-Passion
Il y a vingt ans que Nuno Oliveira a disparu.
Lumière incandescente de l'art équestre, il a, au long d'une carrière de presque cinquante ans, dressé des centaines de chevaux de toutes origines et formé des milliers de cavaliers de toutes les nations.
Ses présentations publiques ont toujours été des moments de grâce inoubliables pour ceux qui ont eu la chance d'y assister.
Autant qu'un artiste inspiré, Oliveira était un artisan de l'équitation qui connaissait comme personne son métier, appris dans un Portugal tout pénétré d'un riche héritage équestre: la tradition classique européenne, l'influence de la pratique tauromachique, celle enfin du bauchérisme qui avait pénétré la péninsule ibérique dès la fin du XIX° siècle. Tout cela a contribué, à travers son maître Miranda, à former l'écuyer, non seulement praticien hors pair mais aussi grand lecteur et connaisseur des œuvres équestres, et lui-même auteur de plusieurs classiques. Oui, c'est avec raison qu'on a pu qualifier Nuno Oliveira de «première intelligence équestre de son temps».
Tout cela n'aurait pu se dérouler sans un amour intense des chevaux, de tous les chevaux, grands et petits, bons ou modestes.
La certitude qu'un dressage n'a de sens et ne connaîtra la vraie réussite que s'il se déroule dans la décontraction physique et mentale du cheval, dans le respect de ses possibilités, et avec le plein concours de sa volonté : voilà peut-être le plus important des messages qu'il cherchait à transmettre. Message de respect envers notre si fidèle compagnon le cheval, et qui, quoiqu'il soit entré dans la culture commune de toutes les équitations, est encore loin - hélas - d'être devenu une pratique commune.